Les Secteurs d'améliorations rurales d'Algérie

Valeur exemplaire du SAR

Si nous reprenons leur définition, nous voyons que les SAR sont liés au SIP. Bien que les Sociétés Indigènes de Prévoyance algérienne soient parfois critiquées, nous ne pensons pas qu'on ait eu tort d'effectuer cette liaison. En premier lieu, les SIP d'Algérie nous ont paru supérieures à leurs homologues d'Afrique Noire. L'adhésion y est libre, leur président n'est pas ordonnateur, les usagers participent à leur gestion. Ensuite, ces Sociétés Indigènes de Prévoyance avaient le suprême mérite d'exister : elles ont formé d'emblée les cadres nécessaires et les moyens de financement. Mais c'est là une liaison occasionnelle. En Algérie même, la mission de l'Assemblée de l'Union Française a constaté que ces SAR pouvaient fort bien fonctionner en s'appuyant sur une coopérative. D'autre part le SAR a une vie économique propre qui tend à le détacher de la SIP.

En fait, ce qui importe, c'est de constituer un noyau de Fellahs qui acceptent de cultiver selon les méthodes modernes, et de le constituer de façon telle qu'il puisse avoir une valeur exemplaire. Aussi, la création d'un SAR est-elle soumise à une série d'enquêtes techniques et juridiques ayant pour objet d'activer cette possibilité de rayonnement. Le SAR doit avoir d'abord un caractère d'homogénéité géographique, économique, ethnographique. « Le SAR, dit une circulaire administrative, doit correspondre à une petite région naturelle » de façon que les agriculteurs qui y vivent soient déjà rapprochés par une identité de situation et d'intérêts, obéissent aux mêmes traditions, subissent les mêmes influences politiques ou religieuses, travaillent sur des sols à peu près semblables pouvant être soumis aux mêmes méthodes.

En même temps, l'étendue de chaque secteur devra être déterminée par la possibilité, pour le chef de culture qui en sera chargé, d'en suivre attentivement et méthodiquement le développement. L'étendue du secteur ne devra pas excéder ses possibilités d'action. Il faut qu'il crée avec chacun des Fellahs de son secteur des contacts étroits, de manière à les guider et à les conseiller utilement.

Enfin, et ce point est extrêmement important, on doit englober dans la SAR les éléments d'une collectivité susceptible de recevoir un jour une autonomie municipale. Le SAR devra correspondre à un douar ou à un groupe de douars, susceptibles de former dans l'avenir une commune.