L'Afrique deviendra-t-elle un immense Congo faute d'une association avec l'Europe ?

Substance des liens actuels

Pour déterminer ces solutions d'avenir, voyons quelles est la substance actuelle des liens entre la CEE et ses pays associés. Elle consiste essentiellement en ceci :

1- une préférence contingentaire et tarifaire en faveur de l'Europe qui lui assure une place privilégiée sur les marchés africains,

2- une certaine préférence pour les produits agricoles africains sur les marchés des Six. Reconnaissons que par les  dispositions de l'article 15 de la Convention et le jeu de taxes intérieures introduit par l'Allemagne, cette préférence n'a guère jouée et que les africains, sur ce plan, sont fondés à exprimer de l'amertume,

3- des investissements en Afrique. C'est ce fonds investissements qui est connu sous le nom de FEDOM. Par la faute du Conseil des Ministres de l'Europe, il a mis longtemps à se mettre en route. On a parfois plus recherché des investissements à caractère politiquement spectaculaire qu'à jeter les fondements d'une économie africaine. Néanmoins, ce fonds apporte indéniablement un mieux être à l'Afrique. Sans oublier que la France y contribue pour 40%, rappelons qu'il égale presque les subsides accordées par le FAC (fonds français) à ces mêmes pays d'Outre-Mer. Sur ce plan, les pays d'Afrique ont tiré profit de leur association avec l'Europe. En septembre 1960, en effet, 83 518 000 dollars avaient été ainsi versés par les Six.