Nous avons évité à notre Afrique le sort du Congo

Les vraies responsabilités indochinoises

Dans l'affaire d'Indochine, nous sommes impliqués, certes, comme le sont tous les partis politiques français. Les communistes, eux aussi, étaient au pouvoir quand le gouvernement provisoire s'est engagé dans une action promise à l'échec. Notre pays, sortant de la guerre, n'avait pas compris l'événement. Pourtant, ce n'est pas nous qui avons envoyé là-bas le haut-commissaire qui a brouillé toutes les cartes et poussé à une intervention sans issue : l'amiral Thierry d'Argenlieu. Je ne suis pas seul à pouvoir témoigner que Georges Bidault a dépensé des efforts, malheureusement sans succès, pour que le général de Gaulle nommât plutôt le maréchal Leclerc, qui avait, et Bidault le savait, compris le nationalisme indochinois.

On nous a reproché aussi le recours à Bao Daï. Qu'on regarde le calendrier, on verra que ce recours fut préparé, non par Paul Coste-Floret, qui n'est arrivé rue Oudinot qu'à la dernière minute, mais par M. Marius Moutet et par le haut-commissaire Bollaert. De cette politique, Jean Letourneau ne devait être que l'héritier, comme il a été l'héritier de l'impasse politique et militaire créée par l'amiral Thierry d'Argenlieu, un héritage qu'on maintenu sur ses épaules, à coup de supplications et d'appel à la conscience, ceux mêmes qui depuis l'ont le plus vilipendés. Ferai-je pourtant de la « solution » Bao Daï un grief à Moutet, à Bollaert ? On oublie parfois, quand on écrit cette histoire que, les ponts rompus avec les nationalistes par les soins de Thierry d'Argenlieu, l'option se trouvait entre de Bao Daï et.. Diem.

Mais la France est partie du Viet-Nam... En a-t-il trouvé la paix ?