Sous la pluie, la crête de la colline

Sous la pluie, la crête de la colline transparaît comme une allusion au paysage.

L'air est si chargé d'eau qu'il est presque bleu sous les pins.

L'étang frisonne, où les barques n'ont plus de reflets et brillent noires entre les roseaux défleuris.

Bleu était ce même étang, naguère, et cillé d'or par les joncs.

D'un dépôt d'azur l'air saupoudrait toutes choses,

Et les mêmes pins avec juste une traînée d'ombre vers le Nord étaient roses.

Ainsi derrière tous nos paysages, un paysage ressuscité.

De la campagne saturée monte le parfum de l'eau comme d'une mer retirée.

La précision même du paysage atteste la présence invisible de l'eau.

Et moi je suis Votre présence dans ce paysage,

Votre joie dans ce paysage de joie qui s'ignore, Votre lumière dans cette campagne gorgée de lumière.

Moi qui malgré tout Vous aime, tant je voudrais Vous aimer, je bois comme à une coupe

L'air limpide, l'air presque froid, l'air si clair et si brillant que tout le paysage mire le ciel.

Je bois comme à une coupe au double amour de ce Monde et de Vous-même pour Vous.