Nausicaa

St Jean de Luz 4/7/41

 

Nausicaa danse avec ses compagnes sur la grève dans l'ombre bleue que retiennent jusqu'au bord de l'eau des palmes. Parfois se dégrafe un corsage et l'on voit jaillir un sein nu, précieuse coupe renversée, rose mi-close.

Elles se jettent dans la vague et ce sont des rires dans le clapotis des gouttes. L'eau contourne les seins, glisse dans le repli laiteux du dos, étend un voile etend (?) d'argent sur les reins souples. Et ce sont des rires renouvelés qui fusent.

« Un œil me guette sous le front (?). Eh que n’importe ! Verra-t-il jamais plus  belles filles, les filles de Neere ? Mais quel est-il ? Agias, l'archer nerveux qui vainquit à Naxos, ou Léandre couronné de roses ? Mais que m'importe ! Ou quelque dieu déguisé en berger, qui soufflerait très doucement dans le syrinx »

O Nausicaa ! N'est-ce pas le dieu de l'Amour ? Pourquoi vos jeux sinon pour ce divin enfant, et vos rires qui vous faisaient plus belles découvrant vos dents comme un rire d'écume au bord des eaux. Ou quelque dieu plus jaloux encore.

Et Nausicaa s'en va tout au long de la grève triste soudain d'avoir senti naître son âme.