Intime

À Madame Pierre Guiraud 1941

 

Calmes réalités encloses de silence,

Certitudes... Le bol où baignent des raisins,

L'ombre dorée où des mains passent, le dessin

D'une branche de fleurs sur le mur... Ces présences

 

Insensibles et murmurantes, les entendre,

Anges secrets des calmes jours. Y reposer.

Rémanence des soirs perdus, Oh ! Respirer

Sur les choses l'odeur des morts lente à s'éteindre.

 

Passe, furtif, un vol aux ailes entre-closes,

Dans le muet repos des heures sans durée,

Fugitives, mais au matin d'être éternelles,

Douces colombes de l'esprit, pensées...