Lied

Août 1942

 

Ce fut le printemps, avec l'effervescence exagérée des feuilles. D'un jour à l'autre elles envahissaient l'air, le cloisonnaient dans des ramures entrecroisées.

T'en souvient-il, nous cueillions des fraises sauvages, si parfumées, et nous cherchions des girolles d'un jaune pâle, sous les taillis ?

Le printemps est passé. D'un jour à l'autre le feuillage moins dense n'a plus tracé dans l'air qu'un dessin précis de branches. Où sont les mousseuses masses de feuilles ? Et vois au coin du potager les gerbes d'or à l'odeur mielleuse – déjà un parfum d'automne.