Départ
Il ne restera tien de moi, qu'un nom...
On le prononcera parfois le soir, l'ami
Survivant... Il retrouvera les vieilles lettres parmi
Les souvenirs jaunis d'une jeunesse morte.
Je n'attends rien. Le jour lassé succède au jour.
Puisque je ne vivrai pas, pourquoi vivre ?
En vain l'automne dans sa plénitude tressaille, ivre
Des grappes murissantes qu'on ne cueillera pas.
C'est l'adieu ! Le jour est calme, l'aube insensible.
L'air coule rose et bleu par le lit des rivières.
Que tout est insensible à notre jeune mort !
Mais le secret de ces campagnes apaisées,
Ne l'est-ce pas qu'elles nous savent éternels ?
Et leur calme introduit notre sérénité.