Lied

1er juin 1937

 

Si ton amour ne m'avait pris, peut-être aurais-je  cette maison de pêcheur au lac de Côme...

J'entendrais le murmure imperceptible de l'eau sous la brise, le vol d'un oiseau marin comme un éclat bleu du soleil.

Mes journées paresseuses seraient voilées d'or. Peut-être semblerais-je raccommoder un filet, glisser ma barque...

Je ne laisserais que mes jours couler, se diluer heure par heure dans l'éternel sans penser...

Mais ton amour m'a pris et je sais que le jour, le beau lac ourlé d'or, les arbres bleus ne sont qu'un reflet de ta face.

Ton amour m'a pris, et je sais que le monde est à la forme de la Croix. Et dans le vent j'entends ton râle.