Que faire en Algérie ?

...Avec les masses

Mais le contact doit aussi être repris à la base, avec les masses. Il n'y a plus en Algérie qu'un administrateur pour 82 000 habitants. C'est dire que les fellahs ont été trop souvent exposés sans contrôle aux exactions des Caïds, Aghas et Bachaghas, et sous couvert d'administration directe nous avons eu la pire des administrations indirectes. Cette reprise du contact serait d'ailleurs facilitée par la multiplication des départements algériens. Les départements actuels sont une folie et aboutissent à une sous-administration, aussi paradoxal que ce terme puisse paraître pour un pays que coiffe un gouvernement général pléthorique. Ces départements devraient être calqués sur les ethnies. Ainsi préparait-on aussi bien les solutions d'intégration que les solutions d'autonomie. En effet, une Algérie recevant une forme quelconque d'autonomie politique un peu large devrait revêtir une structure fédérale : ainsi seulement les minorités européennes, kabyle ou mozabite, seraient garanties. En même temps, la démocratie de base devrait être introduite, grâce à la municipalité notamment là où les secteurs d'améliorations rurales ont habitué les fellahs à la gestion de leurs propres affaires.