Que faire en Algérie ?

...Avec les élites

Puisque aujourd'hui toute élection est suspectée, d'autres moyens de trouver ces compagnons doivent être inventés. Le premier de faire entrer, sans trop s'embarrasser des règlements, un fort contingent de Musulmans à tous les échelons de l'administration tant métropolitaine qu'algérienne. On peut regretter qu'à la fois par son manque de style et la timidité des mesures prises, M. Bourgès-Maunoury, plus préoccupé sans doute du scrutin  d'arrondissement que de l'Algérie, ait compromis cette idée plus qu'il ne l'a servie en nommant trois sous-préfets musulmans. D'autre part, étant donné les obstacles que rencontre le renouvellement de l'Assemblée Algérienne, le Gouverneur Général devrait appeler à siéger à son Conseil de Gouvernement des représentants de toutes les nuances de l'opinion musulmane et les associer directement à la gestion des affaires. Quelque soit l'avenir de l'Algérie, intégration ou fédéralisme, il lui faut des élites formées à l'administration et au Gouvernement. Ces deux mesures permettraient cette formation en même temps qu'elles provoqueraient le dialogue – qu'elles le provoqueraient « dans le concret » et non dans les surenchères obligées des tables rondes.