Plus de solution préfabriquée pour l'Algérie

Renouer le dialogue

Généreux, certes, ce plan Soustelle. Mais il présente un grand danger – danger qu'on retrouve chaque fois qu'on prétend, pour détourner les hommes de ce qu'ils demandent, leur offrir tout autre chose. Sans rien apporter de constructif, parce qu'il possède un vice congénital, il nous lance dans les surenchères.

Car, et encore une fois je n'engage que moi, il me semble qu'il n'y a pas qu'un seul vrai problème en Algérie, reprendre le contact et le reprendre avec toutes les couches de la population. Ne préfabriquons de solutions. Ne préjugeons pas de désirs et d'aspirations que nous ignorons. Le drame de l'Algérie, c'est que nous ne la connaissons plus. Nous ne trouverons une solution valable qu'en renouant le dialogue interrompu. Le Statut de l'Algérie a apporté huit ans de paix, parce qu'il résultait d'un dialogue. En faussant le Statut dans son application on a interrompu ce dialogue. Que les brain-trusts, qu'ils soient du Front Républicain ou d'autres chapelles, cessent leur stratégie en chambre, et qu'ils comprennent que nous ne ferons pas l'Algérie sans les Algériens. Tous nos efforts, cessées nos luttes partisanes, doivent être tendus à déterminer les moyens techniques de la reprise du contact.

 

Un conte du pays d'Alger