Réponses à un questionnaire

Haute-Volta : coup d’œil général

 

La première donnée pour juger de la Haute-Volta est de se rappeler que c'est un pays terriblement pauvre et, dans l'état actuel des connaissances scientifiques, indéveloppable. C'est en plus un pays coupé très nettement par l'opposition entre les Bobos, généralement musulmans, et les Mossis, animistes ou chrétiens. En outre, joue à l'intérieur des Mossis une division entre l'aristocratie et les éléments traditionalistes d'une part et, d'autre part, de nouvelles couches dont les tendances seraient syndicalistes si un véritable syndicalisme existait dans ce pays.

La Haute-Volta, sur le plan économique, ne peut guère développer que son cheptel et en améliorer la commercialisation. Sa plus grande richesse est l'exportation de ses travailleurs, aussi nécessaire au développement du Ghana qu'à celui de la Côte d'Ivoire. A peu près un million de Voltaïques s'expatrient pour un temps plus ou moins long dans ces pays voisins. C'est ainsi que la police et l'armée de Nkrumah sont pratiquement entre les mains de Mossis. Telle est aussi la principale force politique de la Haute-Volta qui dispose ainsi d'un constant moyen de pression. Ajoutons qu'elle peut monnayer sa position géographique, au carrefour du Mali, du Ghana, de la Côte d'Ivoire et du Niger.

D'industrie, on ne peut prévoir en Haute-Volta qu'une usine textile, à condition qu'elle soit modeste (faute d'eau), qu'une tannerie et qu'une cimenterie peut être.

La Haute-Volta est donc astreinte à une sorte d'osmose avec ses différents voisins sont elle dépend économiquement mais sur lesquels elle pèse politiquement. D'où un jeu subtil, complexe et parfois un peu hypocrite de rapprochement un jour avec l'un et le lendemain avec l'autre, en vue de tirer des atouts politiques le maximum d'avantages économiques.

En ce moment, après une période d'entente avec le Ghana, la tendance est à l'amitié avec la Côte d'Ivoire et le Niger.

 

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