La Tunisie

Forces Nouvelles Numéro spécial Juin 1954

Texte du rapport présenté par Georges Le Brun Keris  au 10ème congrès du MRP

Lille 27-28-29-30 Mai 1954

 

Mon exposé sur l'Indochine nous a retenu plus longtemps que je n'aurais voulu. Je vais donc m'efforcer de ramener à ses grandes lignes l'exposé que je comptais vous faire sur la Tunisie et sur le Maroc.

De la Tunisie, je ne vous dirai qu'une chose : une politique de détente a été entreprise qui portait ses fruits. On a su renouer avec des interlocuteurs. Aujourd'hui, des attentats viennent contrarier cette politique. Est-ce une raison pour y renoncer ? Non, certainement non. Tout à l'heure, je vous indiquais de quelle couleur l'assassinat d'un Monier teinte le terrorisme marocain. Des extrémistes, et surtout des étrangers, veulent empêcher la reprise du dialogue. C'est pour nous arrêter dans la politique de détente que ces éléments plus que troubles redoublent aujourd'hui les attentats en Tunisie. Ils veulent rompre et empêcher le dialogue enfin repris.

Voilà pourquoi, à mes yeux, le terrorisme n'a aucune excuse. Voilà pourquoi, je n'accepte aucun des prétextes dont parfois on prétend atténuer sa responsabilité.

Seulement, à ces terroristes doublement criminels, ne commet-on pas l'erreur d'obéir en renonçant à la politique de détente. Car alors ils atteindraient leur but. La politique de rigueur et de répression, c'est eux qui veulent l'imposer. Cela suffit à indiquer ses dangers.