L'enjeu algérien

Il y va de notre liberté

L'enjeu de l'affaire d'Algérie, c'est tout bonnement notre liberté spirituelle et même notre liberté tout court. C'est l'avenir des Puissances Atlantiques aussi, même s'il plait aux Américains d'être aveugles comme à l'accoutumée. Dut-on m'accuser d'être cocardier : la France joue son va-tout aussi bien qu'à la Marne, à Verdun ou dans la Résistance.

Seulement c'est un combat où les armes ne suffisent pas. Nous avons le devoir d'y recourir, mais nous n'en avons quand même le droit  que dans la mesure où nous sommes résolus à effacer de notre cause ses impuretés. Nous ne pouvons encore apporter au statut futur de l'Algérie que des pierres d'attente. Du moins doivent-elles prouver notre volonté de déterminer avec les Algériens eux-mêmes quand affranchis de leur double peur ils pourront s'exprimer, un ordre plus humain, un régime de cohabitation dans la justice, l'épanouissement de leurs aspirations. Certes, nous aurions meilleure conscience et peut-être plus d'efficacité pacificatrice, si à certains magnats politico-financiers on demandait des comptes et si certains anciens gouverneurs généraux étaient rappelés à la modestie.

Mon garçon, la France joue son va-tout, le va-tout de sa patrie, c'est quand même un idéal...