Épitaphe

5/11/1939

 

L'insidieux printemps se survit en l'automne...

Roucoulent les pigeons étonnés sur les toits,

Insensibles au long frémissement des feuilles

Entrefroissant au sol les rayons du soleil.

 

Et le printemps survit dans les cœurs étonnés.

Mourras-tu, - ainsi meurt le dernier chrysanthème -

Mon amour ? Cependant qu'aux berges effondrées

L'or des feuilles se mêle aux eaux pâles du fleuve

 

Et tremble dans l'azur friable du ciel...

Un ciel immobile au ras des prés éteints.

L'insidieux printemps se survit en l'automne...

 

Le printemps, et ce cœur désert, et dans les bois

Où les girolles d'or pointent parmi les mousses

Cette croix blanche... Mais quel nom lire écrit dessus ?