De profondis clamavi...

À mon ami Pierre Jouas

janvier 1928

Je veux mon âme libre au dessus de ma chair,

pour que mon esprit clair s'essore sans contrainte,

pour pouvoir contempler religieux la nuit sainte

et pour pouvoir chanter mon amour dans mes vers.

 

Oh ! L'horreur des grabats où creuser son empreinte

quand brille d'un éclat métallique la mer...

l'horreur d'être rivé par des anneaux de fer

à la luxure plus avide à chaque étreinte...

 

Et l'enfer noir des nuits hurlantes de remords,

et la peur, chaque jour plus grande, de la mort,

et la haine de Dieu qui prend comme une rage.

 

Mais c'est en vain, toujours le gouffre est plus profond,

et fascinant comme des yeux, tout un mirage

entraîne mes désirs embrasés vers le fond.