Sur les flots endormeurs

Vers 1928

 

La mer redevient ici l'enchanteresse caressante. La grande endormeuse de la souffrance humaine.

A. Paisement

Ed. Schure

 

Sur les flots endormeurs des souffrances humaines partir, un clair matin, en un ardent voilier. À regarder longtemps les vagues, par milliers se succéder vers l'infini, calmer ses peines.

Les oublier ses nuits où l'on pressent la mer au vague reflet d'or qu'abandonne la lune ; suivre dans un lointain l'ondulation des dunes ; s'infuser la douceur des flots violets et verts.

S'apaiser, à l'heure où les étoiles transluisant dans la nuit ouatée et molle de brouillard où s'étend la rumeur des vagues qui se brisent ;

Et puis le cœur enfin reposé des hasards, au clair de lune doux d'une chaude soirée, mourir dans l'argent bleu d'une vague nacrée.